lundi 30 mai 2011

RIP : Gil Scott Heron

01/04/1949
27/05/2011


Gil Scott Heron est né à Chicago. Créateur dans les années 1960 du spoken word, forme de poésie orale accompagnée ou non de musique, il devient célèbre avec The Revolution Will Not Be Televised, une chanson incendiaire qui s’attaque aux médias, à la publicité, aux brutalités policières et plus largement aux inégalités sociales dont sont victimes les Noirs aux Etats-Unis.
J'ai assisté à cette reprise par la fantastique Meshell NDegeocello, le 7 juin 2010 à la Cigale et c'était un des morceaux en concert les plus énormes auquel j'ai pu assister. La version est plus courte à Seattle mais elle assurera, ici, l'hommage, à l'un des pères fondateurs du rap.


Celui qu'on appelait à ses débuts 'The Black Dylan' avait sorti, en avril 2010, sur le label XL, plutôt orienté électro, son dernier disque I'm New Here après 10 ans de chaos. L'urgence de chanter à nouveau était palpable et la voix bouleversante, optant pour le narratif et le social, lance son dernier combat avant de s'éteindre définitivement.
Chris Cunningham clippe ici un NY is killing me urbain et lugubre, acmé du dernier album.

Gil Scott Heron

samedi 21 mai 2011

White Denim // Fits

Un matin de 2005, en buvant sa huitième bière, un des membres du trio texan White Denim s'est questionné sur ce que donnerait le mélange du punk garage avec le free jazz, le tout chapeauté d’un psychédélisme à la Hendrix ou Captain Beefheart.
Le groupe nous livre le fruit de leur réflexion, une épatante collection de titres furibards, puissants, viscéralement écrits et jetés avec douleur.
Quelques chansons plus sensibles apaiseront vos voisins qui, à n’en pas douter, détesteront ce disque.

mercredi 18 mai 2011

Joseph d'Anvers // La Maroquinerie - Part 1

16 mai, la Maroquinerie, à un jeté de canettes de la Bellevilloise, comprend salle à l'intimité appréciable et, plus en hauteur, vue sur les stèles défraîchies du Père Lachaise.
J'arrive à la bourre pour la première partie, rejoins mon accompagnatrice, et finalement, nous nous faufilons parmi les porteurs de bières pour se retrouver face à MeSparrow.
La chanteuse française se lance seule, munie d'un clavier et de ses pédales de boucles, dans un show intrépide et étonnant.
Musicalement, ça évoque Camille ou Juana Molina (ce qui est un compliment) et, vocalement une troisième soeur Cocorosie (ce qui l'est moins).
Comme tout ça ne dure pas très longtemps et que ça se termine par une surprenante version de My Heart Belongs To Daddy, je ne me lasse pas et note le nom de la demoiselle, au cas où.


Arrive, l'affreux Jojo, et les quatre musiciens (2 guitares, basse, batterie, clavier) qui vont tenter d'enflammer la salle remplie de 499 fans et d'un touriste aux tympans exigeants, à moitié convaincu par le troisième album du nivernais (Anvers, c'est la station de métro, et non! il n'est pas belge). De Nevers, la beauté torride à mes bras, en est originaire, et que conséquemment et plus encore : c'est une fan de la première heure. 

Joseph d'Anvers // La Maroquinerie - Part 2

Pour être parfaitement honnête, on ne traîne pas le difficile Rackham dans le premier bouge venu pour écouter un chanteur qu'il ne porte pas dans son coeur.
J'ai accepté l'invitation afin de confirmer un pressentiment : le gars est forcément intéressant en concert et il a assez de bonnes compos pour tenir un set sympathique.
Le coté sage et policé du répertoire va prendre un coup de fouet inespéré et bienvenu, en la personne de Cédric Leroux, bête de foire, ersatz d'Hendrix en costard, accessoire sauvage et défoncé qui vient encanailler l'auditoire, en faire des tonnes et quasiment voler la vedette au charmant Joseph.
Celui ci boucle le concert deux heures et deux rappels plus tard, dans cette salle qu'il connait manifestement bien, avec la  reprise d'Angora en solo. 
Bashung, référence plus qu'assumée, qui trône parmi plusieurs goûts que je savais communs et digérés talentueusement dans son univers mélé de gravité et de douceur.
Finalement la meilleure raison, avec celle d'avoir à mes cotés ma fiancée rayonnante et comblée, qui me vient d'avoir apprécié ce live d'un des rares chanteurs, en français, actuels. 

mardi 3 mai 2011

Ramona Falls // I Say Fever


Brent Knopt pilote, depuis son univers torturé, Ménoména, un groupe un brin casse-couilles, bande-son de nos meilleurs cauchemars.
En 2009, avec son premier album aux commandes des Ramona Falls, lui et ses invités accompagnent ses compositions vers le fantastique.
Dans les deux sens de ce terme, car cet hypnotique condensé de blues-folk, proche également des recherches expérimentales de Grizzly Bear, propose une excursion épique et intense dans l'excellence musicale.

Debbie Harry par Martyn Goddard


Compères corsaires